Un-livre-en-poche

Jamais sans mon livre

Mercredi 21 décembre 2011 à 16:13

A partir de maintenant, retrouvez moi là
mangelisaime.wordpress.com/

Dimanche 11 décembre 2011 à 18:54

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Si mes résolutions de passer moins de temps devant l'ordinateur, d'arrêter de grignoter entre les repas et de ne plus laisser s'accumuler la vaisselle sont pour le moins éphémères, celles de lire davantage de classiques littéraires semble en bien meilleure voie! Il faut dire que je n'ai, pour le moment, connu que de formidables découvertes, ce qui est extrêmement encourageant! La lecture du jour (je viens en effet de refermer le livre) est un incontournable, que je possède d'ailleurs depuis fort longtemps: il s'agit des Hauts de Hurle-Vent d'Emily Brontë. 


Les Hauts de Hurle-Vent sont des terres balayées par les vents du nord. Une famille y vivait, heureuse, quand un jeune bohémien vint bouleverser leurs existences. Mr. Earnshaw avait adopté et aimé Heathcliff, mais ce ne fut pas le cas de tous... Cachant son amour pour Catherine, la fille de son bienfaiteur, ressassant les injustices dont il fut victime, Heathcliff préparera, dès lors, une vengeance diabolique.


J'ai d'abord été décontenancée, car je m'attendais à me plonger instantanément dans l'histoire, comme cela avait été le cas lors de ma découverte de Jane Eyre... Cette expérience de lecture fut cependant  toute différente, et cela est lié, en grande partie, aux personnages

De prime abord, on ne s'attache pas réellement à eux. On apprend à les connaître, ils suscitent peu à peu l'intérêt, même la fascination, sans parvenir à nous toucher pour autant. Leurs réactions sont soit raisonnables et compréhensibles (je pense à Edgar et à Isabelle), soit extrêmes et passionnées (cela concerne, évidemment, Heathcliff et Catherine), sans que nous n'en saisissions vraiment les raisons.  

Pour parvenir à les comprendre, il importe avant tout de mesurer l'importance des traumatismes vécus par les protagonistes du récit dans leur enfance : la séparation qui leur est imposée suite à leur fugue commune, ainsi que le traitement subi par Heathcliff dans les années qui suivront sont des évènements déterminants, qui feront basculer leur existence à nouveau, une fois atteint l'âge adulte.  Catherine qui menait une vie relativement heureuse ne parvient soudain plus à s'en satisfaire, une fois Heathcliff revenu. Ce dernier, quant à lui, ne cherche qu'à se venger et à gagner l'amour de Catherine, se moquant ouvertement de la situation dans laquelle elle se trouve alors.

Ce n'est qu'avec l'affaiblissement de Catherine que l'on découvre peu à peu les sentiments profonds des personnages, et que l'on s'aperçoit de l'ampleur du gâchis dont ils sont tous deux responsables. Heathcliff, figure secrète s'il en est, tente tout au long du roman de dissimuler ses émotions, par orgueil, mais également pour se protéger. Lorsqu'enfin il se décide à les exprimer, laissant s'effronder le mur qu'il avait passé sa vie à ériger, il apparaît non seulement humain, mais véritablement touchant

Cependant, sa nature fière, mystérieuse et belliqueuse reprend en un instant le dessus, et la vengeance devient alors son unique leitmotiv. Heathcliff échafaude les plans les plus destructeurs et machiavéliques, sa soif de revanche s'étendant désormais à la génération suivante, qui connaîtra les mêmes tentations, verra se tendre devant elle les mêmes pièges, sera victime des mêmes erreurs. A une différence près: ces embûches ne seront cette fois pas le fruit de l'incompréhension et du destin, mais bien l'oeuvre d'un Heatchliff aussi amer que cruel, qui, par manpulation et chantage, transforme Cathy et Linton en véritables marionnettes. Parviendront-ils malgré tout à conjurer le sort?


J'ai trouvé cet univers, sombre et intense, extrêmement immersif, et, c'est le cas de le dire, il me hante depuis que je l'ai quitté. Les lieux, les personnalités, les coups du sort font des Hauts de Hurle-Vent un roman original, magnétique, qui laisse une empreinte réelle sur le lecteur. 

 

Dimanche 11 décembre 2011 à 10:27


C'est toujours un bonheur pour moi de participer à une opération aussi sympathique que DVD Trafic. A chaque édition, lorsque la liste de titres est mise en ligne, j'ai l'impression d'entrer dans la caverne d'Ali Baba (ou l'atelier du Père Noël). Je prépare soigneusement ma sélection, toujours par ordre de préférence, et je me dépêche de l'envoyer par e-mail aux responsable du site. 

Mais cette fois-ci fut différente, puisque l'on m'a offert de recevoir un film qui n'était pas proposé, une comédie que je rêvais justement de voir: Il n'est jamais trop tard. En voici le synopsis!

 

Fraîchement licencié d’un poste qu’il occupait depuis des années, Larry Crowne (Tom Hanks) décide de s’inscrire à l’Université pour reprendre ses études. Ce changement de vie professionnelle prend une tournure plus personnelle lorsqu’il se rapproche de son professeur d’expression orale, Mme Tainot (Julia Roberts). Belle, cynique, désabusée par le niveau affligeant de ses étudiants et déçue par son mariage, elle est également à un tournant de sa vie… Auront-ils droit à une seconde chance ?

Il n'est jamais trop tard, un film de Tom Hanks, en DVD le 23 novembre 2011.
Distribué par M6-SND.



Avec un casting aussi prestigieux, les attentes des spectateurs sont inévitablement élevées, et c'est donc un peu quitte ou double. Il me semblait d'ailleurs avoir entendu que ce film avait reçu des critiques mitigées... Cependant, je suis tombée sous son charme dès les premières minutes! 

Le début du film est plutôt triste, puisqu'il dépeint les injustices du monde professionnel et la façon dont une vie, pourtant bien établie, peut basculer d'une seconde à l'autre. La perte de son emploi entraîne pour Larry un effet domino, et tout semble en effet s'écrouler autour de lui. J'ai aimé que ce moment difficile soit présenté (et joué) sans pathos et sans ces éternels clichés hollywoodiens. Aussi désespérée que sa situation puisse paraître, elle n'est malheureusement pas exceptionnelle et l'on s'aperçoit donc que la vie continue malgré tout. 

Cet aspect réaliste est agréablement contrebalancé par un univers qui s'avère, par ailleurs, digne d'un conte de fées contemporain, avec ses personnages hauts en couleurs et ses histoires qui finissent bien. Je pense que c'est ce mélange parfaitement équilibré qui m'a donné le sourire, même après la fin du film, car il nous laisse penser que tout cela pourrait également nous arriver.
 
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Les amis de Larry sont, en effet, tous plus charmants les uns que les autres: difficile de résister à Lamar, son voisin brocanteur peu doué pour le marchandage, à Talia, qui s'improvise habilleuse et décoratrice, à Steve le cancre nonchalant, au "gang" des mobylettes, ou encore au prof d'économie au rire si particulier. 
 


Les personnages principaux
demeurent cependant ceux auxquels on s'attache le plus.  J'ai aimé leur complémentarité: Larry a vu son existence complètement remise en question, alors que Mercedes stagne dans une vie qui ne l'épanouit pas. Et si cette dernière joue le rôle de l'enseignante, il apparaît rapidement qu'ils ont beaucoup à apprendre l'un de l'autre

Les thèmes abordés sont universels, puisqu'ils évoquent la difficulté de trouver sa voie et sa place, l'importance de garder toujours l'espoir d'une vie plus belle et de se donner les moyens d'y parvenir.


Si vous aimez les films qui donnent chaud au coeur, retrouvez sur Cinetrafic les films de cette année sur la catégorie Film d'amour ou découvrez la catégorie Comédie romantique.

Merci à l'opération DVD Trafic pour ce beau moment de cinéma!



 

Vendredi 9 décembre 2011 à 9:14

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Aujourd'hui, j'ai envie de vous parler d'un bouquin que j'ai refermé il y a quelques jours et qui, pourtant, occupe encore mes pensées. Il s'agit de mon premier Julia Glass (de toute évidence, pas le dernier), intitulé en V.O. I see you everywhere, ce qui fut étrangement traduit par Louisa et Clem, en français. 

Suis-je la seule à m'insurger contre ces traductions simplistes, banales, qui prennent les lecteurs pour des imbéciles? Je trouve le titre anglais tellement plus fort, intriguant, significatif... Pas vous? Fin du hors sujet, voici la quatrième de couverture. 


Louisa et Clement sont rivales, amies et sœurs. Toutes deux ambitieuses et exigeantes – Louisa, l’aînée, dans sa passion pour l’art, Clem, la cadette, dans son amour pour la nature –, elles ont une relation compliquée. Louisa rêve d’un mariage stable à New York, tandis que Clem, la rebelle, la préférée selon Louisa, reste fidèle à son travail dans les montagnes Rocheuses mais infidèle aux hommes qui tombent sous son charme. Bien que la vie les éloigne, les deux sœurs vont peu à peu se rapprocher au gré des aléas de l’existence. Malgré les jalousies, les disputes et les larmes qui les opposent, Louisa et Clem ne peuvent échapper à l’amour inconditionnel qui les lie.


Dès les premières pages (je pourrais même dire la première page), j'ai su que ce roman allait me plaire. J'ai instantanément apprécié le style de l'auteur, qui correspond à ce que j'attends d'une écriture contemporaine: travaillée, imagée, mais ni lourde, ni stéréotypée. 

Tout aussi rapidement, j'ai compris que ce qui allait réellement me faire aimer ce livre était la construction des personnages. Chacun d'eux est subtil, intéressant, au point que je les voyais apparaître un à un sous mes yeux, de la grand-tante rebelle aux nombreux petits amis qui ponctuent les vies des deux soeurs. Evidemment, ce sont ces dernières auxquelles on s'attache et, du moins en ce qui me concerne, on s'identifie le plus: Louisa, organisée, les pieds sur terre, ouverte et sensible, Clement, intrépide, instable, passionnée et surtout secrète. 

La forme y est pour beaucoup: nous faisons leur connaissance de façon immédiate, les premières pages alternant les deux narratrices à un rythme rapide, avant de les découvrir plus en profondeur, alors que chaque prise de parole se met progressivement à occuper un chapitre entier. Nous comprenons ainsi ce qui les différencie, ce qui les unit, nous constatons leurs incompréhensions, leur rivalité, comme leur entente tacite. 

Mais la raison de cette réussite est ailleurs.

En effet, si ces personnages paraissent si réels, ces sentiments si sincères, c'est avant tout parce que ce roman est très largement autobiographique. Julia Glass est Louisa. Je ne l'ai appris qu'à l'issue de cette lecture (je vous déconseille d'ailleurs de vous renseigner sur la vie de l'auteur si le roman vous intéresse, afin de préserver l'intrigue intacte), et j'ai alors mieux compris pourquoi Louisa m'apparaissait si proche, presque familière, contrastant de la sorte avec l'insaisissable Clem, qui est un personnage fantasmé, idéalisé, riche en zones d'ombres.  C'est ce mystère qui fait que le roman reste en tête, car au moment où l'on croit enfin cerner Clem, celle-ci nous file entre les doigts, aussi imprévisible que les animaux sauvages dont elle a la charge. 


En conclusion, j'ai été touchée, bouleversée par ce roman, mais également séduite par le style de Julia Glass, dont vous risquez d'entendre à nouveau parler sur ce blog. 


 

Mardi 22 novembre 2011 à 18:02

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C'est avec beaucoup de joie que je publie cet article ce soir: et oui, je peux enfin barrer une ligne sur ma liste à lire! Comme prévu, j'ai appliqué ma bonne résolution en ajoutant ce Poche à un panier Amazon, et je n'ai pas repoussé la lecture au profit du dernier best seller: aussitôt reçu, aussi lu. En plus, j'ai dégoté Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur chez le bouquiniste aujourd'hui même, ce qui me donne vraiment l'impression de progresser!

Revenons-en au roman qui nous occupe aujourd'hui: La lettre écarlate. Cela fait des années que j'en entends parler: ce fameux A sur la poitrine est cité dans tellement de films (Easy A, par exemple) ou de séries télévisées (comme Dawson's Creek) que l'envie de comprendre plus précisément cette référence m'est venue. Pour ceux qui ne voient pas de quoi je veux parler, voici le résumé de l'éditeur. 


A comme adultère : c'est la lettre qu'Esther porte, brodée sur sa poitrine, telle la trace indélébile de sa faute. Au XVIIe siècle, à Salem, la forêt et les esprits sont sombres. Seuls points de clarté : le rouge de la lettre brodée et le blanc nacré qu'évoque le nom de Perle, fruit du péché. Mise au ban de la société, Hester apprendra à vivre avec sa faute. À l'inverse, son amant, préservé un temps par sa lâcheté, ressentira bien plus douloureusement le poids de cette lettre couleur de sang. Quant au mari trompé, il n'aura de cesse de se venger au point d'en faire une véritable obsession.


Il y a tellement de choses que j'ai appréciées dans cette lecture... La première qui me vient à l'esprit est le ton: Hawthorne commence par un prologue personnel où il évoque son travail en tant qu'employé des douanes. Cela m'a paru d'abord paru un peu longuet: en effet, j'avais hâte de me plonger dans le récit à proprement parler, mais cette description de son univers m'a finalement captivée (les personnages, collègues et supérieurs, sont hauts en couleur). De plus, elle permet d'introduire un contexte intéressant, puisque l'auteur raconte sa découverte de documents originaux attestant de la véracité historique de l'histoire d'Hester Prynne. L'auteur évoque également des rumeurs, qu'il met quelquefois en doute, comme s'il nous transmettait véritablement une tradition orale.

Ainsi, c'est donc une véritable plongée dans un espace-temps particulier que nous propose Hawhthorne, puisque nous découvrons la Nouvelle-Angleterre puritaine, avec ses excès, sa morosité, mais aussi son aspect humain qui prend heureusement quelquefois le pas sur l'implacabilité des principes en vigueur. 

Les personnages sont des archétypes, mais ils bénéficient de cette même subtilité, de cette nuance : rien n'est jamais blanc ou noir. La pêcheresse est aussi une sainte, le pasteur acclamé possède un côté obscur et le médecin à qui l'on donnerait toute sa confiance dissimule une personnalité plus complexe,... Pearl est une figure symbolique, l'auteur le formule presque explicitement: au-delà de l'objet du scandale, elle est avant tout l'incarnation même de la lettre écarlate. Née d'une passion, elle en reçoit en héritage tous les attributs : entière, vive, imprévisible. Je l'ai trouvée attachante, elle apporte beaucoup de fraîcheur au roman et détonne réellement parmi ses concitoyens, qu'elle finit par attendrir à leur tour. 

Je ne vous révèlerai rien de l'issue, mais j'ajouterai néanmoins que j'ai apprécié la fluidité de l'écriture. L'auteur ne nous impose pas un suspense inutile, avec ces retournements de situation tant prisés par les romanciers contemporains. Au contraire, sans nous donner toutes les cartes dès le départ, il nous révèle les faits et les identités progressivement, sans grand moment de révélation inutile. 


En conclusion, j'ai été séduite par ce classique américain, et cela me donne envie de poursuivre sans relâche mon objectif!

A bientôt!






 

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