Un-livre-en-poche

Jamais sans mon livre

Mardi 22 novembre 2011 à 18:02

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C'est avec beaucoup de joie que je publie cet article ce soir: et oui, je peux enfin barrer une ligne sur ma liste à lire! Comme prévu, j'ai appliqué ma bonne résolution en ajoutant ce Poche à un panier Amazon, et je n'ai pas repoussé la lecture au profit du dernier best seller: aussitôt reçu, aussi lu. En plus, j'ai dégoté Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur chez le bouquiniste aujourd'hui même, ce qui me donne vraiment l'impression de progresser!

Revenons-en au roman qui nous occupe aujourd'hui: La lettre écarlate. Cela fait des années que j'en entends parler: ce fameux A sur la poitrine est cité dans tellement de films (Easy A, par exemple) ou de séries télévisées (comme Dawson's Creek) que l'envie de comprendre plus précisément cette référence m'est venue. Pour ceux qui ne voient pas de quoi je veux parler, voici le résumé de l'éditeur. 


A comme adultère : c'est la lettre qu'Esther porte, brodée sur sa poitrine, telle la trace indélébile de sa faute. Au XVIIe siècle, à Salem, la forêt et les esprits sont sombres. Seuls points de clarté : le rouge de la lettre brodée et le blanc nacré qu'évoque le nom de Perle, fruit du péché. Mise au ban de la société, Hester apprendra à vivre avec sa faute. À l'inverse, son amant, préservé un temps par sa lâcheté, ressentira bien plus douloureusement le poids de cette lettre couleur de sang. Quant au mari trompé, il n'aura de cesse de se venger au point d'en faire une véritable obsession.


Il y a tellement de choses que j'ai appréciées dans cette lecture... La première qui me vient à l'esprit est le ton: Hawthorne commence par un prologue personnel où il évoque son travail en tant qu'employé des douanes. Cela m'a paru d'abord paru un peu longuet: en effet, j'avais hâte de me plonger dans le récit à proprement parler, mais cette description de son univers m'a finalement captivée (les personnages, collègues et supérieurs, sont hauts en couleur). De plus, elle permet d'introduire un contexte intéressant, puisque l'auteur raconte sa découverte de documents originaux attestant de la véracité historique de l'histoire d'Hester Prynne. L'auteur évoque également des rumeurs, qu'il met quelquefois en doute, comme s'il nous transmettait véritablement une tradition orale.

Ainsi, c'est donc une véritable plongée dans un espace-temps particulier que nous propose Hawhthorne, puisque nous découvrons la Nouvelle-Angleterre puritaine, avec ses excès, sa morosité, mais aussi son aspect humain qui prend heureusement quelquefois le pas sur l'implacabilité des principes en vigueur. 

Les personnages sont des archétypes, mais ils bénéficient de cette même subtilité, de cette nuance : rien n'est jamais blanc ou noir. La pêcheresse est aussi une sainte, le pasteur acclamé possède un côté obscur et le médecin à qui l'on donnerait toute sa confiance dissimule une personnalité plus complexe,... Pearl est une figure symbolique, l'auteur le formule presque explicitement: au-delà de l'objet du scandale, elle est avant tout l'incarnation même de la lettre écarlate. Née d'une passion, elle en reçoit en héritage tous les attributs : entière, vive, imprévisible. Je l'ai trouvée attachante, elle apporte beaucoup de fraîcheur au roman et détonne réellement parmi ses concitoyens, qu'elle finit par attendrir à leur tour. 

Je ne vous révèlerai rien de l'issue, mais j'ajouterai néanmoins que j'ai apprécié la fluidité de l'écriture. L'auteur ne nous impose pas un suspense inutile, avec ces retournements de situation tant prisés par les romanciers contemporains. Au contraire, sans nous donner toutes les cartes dès le départ, il nous révèle les faits et les identités progressivement, sans grand moment de révélation inutile. 


En conclusion, j'ai été séduite par ce classique américain, et cela me donne envie de poursuivre sans relâche mon objectif!

A bientôt!






 

Mardi 8 novembre 2011 à 17:25

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Bonjour chers lecteurs! Vous n'en avez pas encore conscience, mais vous parlez (enfin, à un détail près) à une nouvelle blogueuse. En effet, j'ai décidé de ne plus traîner entre la fin d'une lecture et la rédaction de la note qui y correspond. Résolution... heu... d'Halloween? 

Résultat: roman refermé ce matin, note en ligne cette après-midi. Je ne vous force pas à m'applaudir, mais... si vous en avez envie, je ne vous en empêcherai pas!

En parlant d'Halloween, c'est une fête que j'aime tout particulièrement. Et je vous interdis de songer au soi-disant aspect commercial de cette célébration. Pas de ça ici, je bloque vos pensées!

Ca a marché?

Je l'espère, parce que, pour tout vous dire, j'ai toujours, toujours, toujours voulu être une sorcière. J'avais un grimoire fabuleux quand j'étais petite (bon, il était à ma soeur, mais je lui chipais souvent) et, en le feuilletant, je rêvais de jeter des sorts, de concocter des potions, et de me glisser dans ces formidables petites bottines lacées que portent toutes les magiciennes!

Je suis sympa, je vous épargne les détails de mon adolescence, à me repasser en boucle Dangereuse Alliance et à préparer des philtres d'amour... Place au roman! 


En entrant dans la maison de sa grand-mère défunte, la jeune Connie n'imaginait pas que toute sa vie allait changer. Dans la bibliothèque qu'elle est chargée de vider, elle découvre une clé et un nom à peine lisible : «Deliverance Dane ». Deliverance, l'une des jeunes femmes condamnées lors de la tristement célèbre chasse aux sorcières de Salem. Le pouvoir de cette sorcière semble avoir traversé le temps et la mort. Connie retrouvera-t-elle le grimoire auquel Deliverance a confié ses secrets?


L'ensorcelée de Salem dormait dans ma bibliothèque depuis de longs mois déjà. J'attendais le bon moment pour m'y plonger, et je ne me suis pas trompée: il s'agit bien d'une lecture parfaite pour Halloween! On y retrouve en effet tous les ingrédients de saison: magie, peur et mystère.

Magie, d'abord et avant tout, puisque ce livre évoque autant des sortilèges précis, des recettes médicinales, que l'histoire de la sorcellerie au sens plus large. Les procès de Salem sont véritablement une page fascinante du passé américain. Katherine Howe est historienne, et l'authenticité des références est captivante et saisissante à la fois. A cet égard, je vous recommande de lire la brève postface qui vous révèle les démarches et les recherches menées en amont. J'ai été surprise de l'imposante part de réalité historique du récit. 

Peur et mystère sont également présents, puisque ce livre retrace l'enquête de Connie, à la recherche du grimoire de Deliverance. De bibliothèque en salle d'enchères, cette quête sera semée de difficultés heuristiques, mais également de malheurs étranges, voire surnaturels. 

La construction du roman est, par ailleurs, bien pensée: alternant les passages centrés sur Connie avec différents retours dans le passé, l'auteur permet de maintenir l'intérêt du lecteur en éveil et enrichit  grandement le suspense.


Je vous recommande donc L'ensorcelée de Salem, pour ses qualités narratives et historiques!

 

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