Comme à chaque fois (sauf une, je me maudis encore!), j'ai le bonheur de participer à l'opération Masse Critique, organisée par le site Babelio. Pour les retardataires, le concept est simple: un livre offert contre la rédaction d'une critique.
J'aime la façon dont est organisée cette distribution de romans. J'ai d'ailleurs établi un rituel auquel je ne déroge pas: d'abord, je me hâte de découvrir les titres en avant-première, dès qu'il sont en ligne. Ensuite, j'opèrer un premier repérage, j'établis alors une liste trop longue que je réduis progressivement jusqu'à ne retenir que cinq ou six titres. Et puis, quand vient le jour J, je me lève, je file sur le site et, fébrile et tremblante, je laisse la souris faire le reste.
En raison d'un petit souci informatique, je n'ai ce semestre-ci coché que deux bouquins, mais c'est avec bonheur que j'ai malgré tout reçu mon premier choix: L'Evangile selon Francy.
A la lecture du résumé, j'ai pensé que ce serait quitte ou double. C'est sans doute personnel, mais je me suis dit que je serais franchement déçue si le récit basculait dans la banale chick lit, ou si au contraire, il tombait dans l'extrême violence. J'ai donc été rapidement soulagée de découvrir que cet équilibre était globalement maintenu, et c'est cette rencontre de deux mondes qui m'a plu : à mi-chemin entre Bridget Jones et le Parrain (c'est la seule référence mafieuse qui me vient), Francy est pleine de subtilité, de nuances, et de contradictions.
Je l'ai trouvée aussi touchante qu'hilarante. Les moments où l'on découvre sa sensibilité m'ont partiuclièrement plu, notamment les jolies scènes de complicité avec la Petite Marie, son amour infini pour Belle, mais aussi ses crises de jalousie envers la baby-sitter ou son entêtement à refuser l'aide de son père. Je suis sûre que tous les lecteurs (et surtout les lectrices!) seront surpris de compatir, mais surtout de s'identifier à cette grande patronne du crime organisé!
J'ai apprécié l'univers créé par l'auteur, j'ai immédiatement visualisé les lieux, en particulier l'imposante maison de l'héroïne, où coexistent nursery, salle de cinéma, bureau archi-sécurisé et véritable arsenal de guerre. Les personnages secondaires étaient à la hauteur de l'héroïne, riche en demi-teintes, un instant fragiles, le suivant puissants et armés jusqu'au dents.
J'ai trouvé l'intrigue autour du fameux Zach assez passionnante à suivre, le voile se levant progressivement sur sa personnalité, son passé et ses motivations. Mais c'est également à ce niveau-là que j'ai connu mon seul regret: certaines scènes (deux en particulier) dénotent d'une violence excessive, peut-être injustifiée, en tout cas un peu gênante pour la lectrice sensible que je suis! Sans ces passages, je recommanderais ce roman les yeux fermés... Il y a évidemment une part de subjectivité dans tout cela, je suis persuadée que d'autres lecteurs n'auront pas sourcillé face à cette violence physique et psychologique.
Ceci ne ternira cependant pas totalement mon expérience de lecture, et j'ai donc beaucoup apprécié L'Evangile selon Francy, qui mêle humour, action suspense et psychologie avec brio!