Depuis mon immense coup de coeur pour La rebelle, j'avais très envie de découvrir d'autres titres de Jennifer Donnelly. C'est néanmoins par hasard que je suis tombée sur ce roman que je recherchais pourtant depuis longtemps. Il faut dire que le résumé a tout, mais vraiment tout, pour me plaire... Et heureusement, car le pavé ne compte pas moins de mille pages!
Son diplôme de médecin en poche, India Selwyn Jones, une jeune aristocrate, décide de renoncer aux privilèges dus à son rang pour se consacrer aux plus nécessiteux, dans le quartier populaire de Whitechapel. C'est dans ce faubourg mal famé que sévit le célèbre gangster Sid Malone, sourd aux tentatives désespérées de sa sœur, Fiona Finnegan, pour le faire rentrer dans le rang. La tête du malfrat est mise à prix et, du haut de son empire commercial, Fiona tient coûte que coûte à l'aider avant qu'il ne soit trop tard... Un braquage qui tourne mal et Sid se voit confié aux soins d'India, qui lui sauve la vie. Le début d'une folle passion que ni les hommes de main de Sid ni le fiancé d'India, le politicien véreux Freddie Lytton, ne peuvent tolérer... Mais rien ne pourra empêcher India d'accomplir son destin. Prête à tous les sacrifices, elle se lance à corps perdu dans un combat contre la misère qui l'environne, tout au long d'un grand voyage semé d'embûches et de drames...
Impossible de contenir mon enthousiasme: j'ai réellement adoré L'ange de Whitechapel. A tout point de vue. J'aime l'écriture, simple et fluide, de Jennifer Donnelly. Son style est soigné, son vocabulaire précis, et il n'y a aucune recherche d'effets faciles ni de métaphores douteuses. Grâce à cette sobriété, les pages défilent à une vitesse folle!
Par ailleurs, j'ai adoré me plonger dans l'époque dépeinte, le début du XXe siècle, un monde en ébullition, riche en progrès scientifiques mais encore marqué par les idées des années 1800. Je trouve cette période intéressante car elle marque un tournant dans l'évolution de la place des femmes, qui osent avoir de l'ambition, et revendiquent toujours plus haut leur liberté et leurs droits.
Je suis une inconditionnelle des romans mettant en scène une héroïne qui m'inspire, et je n'ai certainement pas été déçue par India. En effet, celle-ci n'a rien à envier à Mattie, personnage principal de La rebelle: courageuse, déterminée, droite et brillante, elle n'hésite pas à bouleverser les règles établies et fera naître l'admiration chez le lecteur le plus sceptique. J'ai été également fascinée par Ella, infirmière modeste et modèle, Fiona, mère et femme d'affaires (un roman entier, L'insoumise, lui est consacré) et par Willa, alpiniste passionnée envers et contre tous.
Par ailleurs, j'ai aimé découvrir l'Angleterre et l'Afrique au temps des colonies. L'auteur dévoile à cet égard quelques éléments politiques qui, loin d'être indigestes, m'ont au contraire paru extrêmement interpellants.
Enfin, cerise sur le gâteau, la complexité de l'histoire d'amour qui se noue entre India et Sid m'a donné sans cesse envie de savoir la suite, d'enfin connaître le dénouement: comment vont-ils se rapprocher, d'abord, se retrouver ensuite? Je n'en dis pas plus, mais les âmes romantiques devraient adorer!
Je vous recommande donc de ne surtout pas vous arrêter au nombre impressionnant de pages et de découvrir sans tarder L'Ange de Whitechapel!