Un-livre-en-poche

Jamais sans mon livre

Vendredi 15 juillet 2011 à 12:34

La séance est le troisième roman que j'ai l'honneur de lire grâce à Blog-o-Book... Et c'est également le premier partenariat qui résulte d'un authentique coup de foudre !


En effet, je ne vois aucune autre expression capable de traduire ce que j'ai ressenti en découvrant cette couverture absolument divine et, surtout, ce résumé particulièrement captivant...


Dès lors, quand j'ai retrouvé mon pseudonyme dans la liste des attributions, j'ai littéralement bondi de joie... Mais est-ce que La séance a été à la hauteur de mes attentes, il faut bien le dire, démesurées ?


 

 

Angleterre, fin de l’ère victorienne. Constance Langton reçoit la visite d’un avocat, John Montague. Celui-ci lui annonce qu’elle vient d’hériter d’un manoir de famille dans le Suffolk, Wraxford Hall, et lui conseille de vendre la propriété sans perdre une seconde. Wraxford Hall jouit en effet d’une sinistre réputation : ses précédents propriétaires y sont morts dans d’étranges circonstances et une jeune femme, Eleanor Unwin, y a mystérieusement disparu avec sa fille. Quels terribles secrets renferment Wraxfod Hall ? Au fil du journal intime d’Eleanor et des recherches de Constance, deux femmes dont le désir d’indépendance dénote en pleine époque victorienne, se lèvent peu à peu les mystères qui entourent l’étrange demeure. Pièges machiavéliques et coups de théâtre en cascade, terreurs intimes, étranges obsessions et secrètes inconvenances, tout est réuni pour faire de cet hommage très moderne au roman gothique et victorien un chef-d’œuvre du genre.



 

Quitte à me répéter, je débuterai le coeur de ce compte-rendu par le premier point positif que l'on découvre en abordant cette lecture : le graphisme raffiné, superbe, qui nous immerge instantanément dans une atmosphère victorienne et gothique. En plus de la couverture, les pages de titre sont également ornées et j'ai apprécié ce souci du détail et cette esthétique réellement soignée.


Une fois ces premières pages passées, je me suis plongée dans le roman... et je ne parvenais tout simplement plus à le redéposer ! L'atmosphère décrite par l'auteur est obscure et fascinante. On navigue sans cesse entre surnaturel et rationnel, ne sachant jamais de quel côté la balance va pencher, ni même si l'auteur finira ou non par trancher. 


Les thématiques abordées m'ont particulièrement interpellée, d'autant qu'elles m'intriguent et me passionnent depuis fort longtemps : les sociétés spirites, avant tout, mais également l'alchimie, l'inspiration et la création artistique, ou encore l'hypnose. La deuxième moitié du XIXe siècle est une période très intéressante à cet égard, les avancées de la science coexistant avec un retour en force de croyances ancestrales, et j'ai trouvé que les composantes de cet univers étaient extrêmement bien retranscrites par John Harwood.


Enfin, une dernière qualité de ce roman est sans conteste sa construction : l'organisation en cinq parties distinctes, mettant en vedette trois narrateurs différents, offre au lecteur l'opportunité de lever progressivement le voile sur les mystères du manoir Wraxford. Les éléments de réponse sont habilement intégrés, ce qui n'empêche pas les dernières pages d'être haletantes et riches en surprises !



En conclusion, je recommande très vivement La séance aux amateurs ...

- de romans gothiques contemporains
- de l'atmosphère du XIXe siècle et de l'Angleterre victorienne
- d'histoires captivantes, comme Le treizième conte de Diane Setterfield


 

Vendredi 15 juillet 2011 à 12:33

Le début de la fin est le cinquième tome des aventures de Thursday Next, la détective littéraire créée par le génialissime Jasper Fforde. Rédiger ce compte-rendu de lecture est un exercice particulièrement difficile : comment faire part de mes impressions, comment donner envie de découvrir cet univers sans trop en dire ? Afin d'éviter les insupportables spoilers, je choisis donc de rester dans les grandes, grandes lignes de l'histoire... aussi frustrant que cela puisse paraître pour la lectrice passionnée que je suis !


Si je devais résumer les qualités de cette série de romans, je citerais l'originalité, la cohérence, l'humour, et l'intelligence. En ce qui concerne l'aspect original de ces livres, la lecture de la quatrième de couverture du premier volume en dit déjà beaucoup :


Dans le monde de Thursday Next, la littérature fait quasiment office de religion. A tel point qu'une brigade spéciale a dû être créée pour s'occuper d'affaires aussi essentielles que traquer les plagiats, découvrir la paternité des pièces de Shakespeare ou arrêter les revendeurs de faux manuscrits. Mais quand on a un père capable de traverser le temps et un oncle à l'origine des plus folles inventions, on a parfois envie d'un peu plus d'aventure. Alors, lorsque Jane Eyre, l'héroïne du livre fétiche de Thursday, est kidnappée par Achéron Hadès, incarnation du mal en personne, la jeune détective décide de prendre les choses en main et de tout tenter pour sauver le roman de Charlotte Brontë d'une fin certaine...


Un livre qui parle des livres, mais d'une façon tellement nouvelle ! Jasper Fforde joue sur tous les codes de la littérature et de l'édition, nous fait découvrir un envers du décor surprenant, bref, il dépoussière les classiques qu'il semble bel et bien connaître sur le bout des doigts. La difficulté de cette lecture réside peut-être dans ce dernier point : si, comme moi, vous ne saisissez pas toutes les références, vous éprouverez peut-être quelque difficulté à en faire abstraction durant les premières pages... Mais une fois que l'on s'aperçoit que ces clins d'oeil érudits ne sont pas indispensables à la compréhension de l'intrigue, on parvient à les décoder plus rapidement. Et ces brefs instants de perplexité finissent par nous donner envie de découvrir ces romans que l'on ne connaît souvent que de nom !
 
 


Pour ce qui est de la cohérence, elle s'avère bien nécessaire au sein de cet univers complètement barré, archi-complexe, où même le temps n'est pas un repère stable. Maintenir tout cela en place, sans contresens, sans oubli, sur près de 2500 pages (en comptant, rassurez-vous, les cinq volets que compte actuellement la saga) force le respect et permet au lecteur d'être véritablement plongé dans la narration. Franchement, je me dis qu'il faut être sacrément doué pour réussir un tel défi !


Et ce qui fait, justement, le génie de l'auteur, c'est de réussir à nous planter un tel décor sans tomber dans un récit de science-fiction obscur et incompréhensible : bien au contraire, le ton est léger et surtout, franchement drôle. La pire des catastrophes possède toujours une dimension comique ou ironique, et nous pouvons faire confiance à Thursday pour sauver sa peau, les livres, voire la planète entière de toutes les situations apocalyptiques auxquelles elle se retrouve confrontée.


Car l'intelligence de Jasper Fforde s'étend également à la création de personnage complètement hors-normes, mais tous héroïques à leur manière. Mes préférés sont sans doute Landen, le grand amour de l'héroïne, écrivain unijambiste plein d'esprit, Mycroft, son oncle inventeur de génie, ou encore l'hilarante Pickwick, dodo de compagnie sans ailes mais avec beaucoup de caractère !

 
 


Pour toutes ces raisons (et tant d'autres), cette série est pour moi un must-read absolu ! Les cinq tomes sont sortis en Poche, alors vous ne risquez pas grand chose en vous offrant le premier volume (vous l'avez bien mérité)... Cependant, soyez prévenus : les probabilités sont fortes pour que vous vous retrouviez irrésistiblement captivé au point de ne plus vouloir quitter Swindon et le monde des livres !
 

Vendredi 15 juillet 2011 à 12:20

Depuis quelques mois, je m'aperçois que je m'intéresse de plus en plus au genre de la nouvelle. Il y a encore quelque temps, alors que j'étais une lectrice moins assidue, j'évitais ces récits courts, souvent étranges, qui me laissaient la tête pleine de questions et d'incompréhensions.

J'ai redécouvert cette forme grâce à mon auteur préféré, J.D. Salinger, et ses merveilleuses Nine Stories. Depuis, je me suis plongée dans les nouvelles de Fitzgerald, et j'ai donc été ravie d'apprendre que Blog-o-Book m'avait choisie pour lire et commenter le recueil Une vraie lune de miel de l'auteur américain Kevin Canty.

 

Un mariage fait quelques dépités parmi les invités… Sur une route du Texas, un couple au bord de la rupture fait une étrange rencontre… Un homme découvre la terrible solitude de son voisin… L’apparente convivialité et la proximité d’un groupe d’amis ne suffisent pas à masquer certaines réalités… Un homme met sa vie en danger après un malentendu… Deux frères vivent un été qui les marquera à jamais…. Une jeune femme, qui vient de perdre ses parents, rencontre un curieux couple de jeunes marginaux…

En treize nouvelles, Kevin Canty aborde des sujets qui lui sont chers avec une force remarquable et une certaine noirceur. Dans des situations d’apparence ordinaire, il parvient à faire ressortir la part d’étrangeté propre à chaque existence. Inquiétantes, baroques ou grotesques, ces nouvelles sont une formidable exploration des relations humaines saisies dans toute leur complexité.



Kevin Canty m'a instantanément embarquée grâce à son style à la fois moderne, vif, et sans concessions. Les divers protagonistes sont aussi vrais que fascinants, leurs émotions sont habilement retranscrites et deviennent dès lors communicatives pour le lecteur.


Le ton est doux-amer : l'auteur semble avoir un penchant pour les personnages de paumés qui font face à des situations déchirantes, mais il choisit de les aborder avec subtilité et tendresse.


Un autre point que j'ai apprécié est l'inscription des différentes histoires dans le terroir U.S. La description des paysages, des habitations, des bars m'a donné l'impression d'avoir effectué un road-trip à travers le continent nord-américain et de partir à la rencontre de personnalités écorchées, à la façon de Norah Jones dans My Blueberry Nights. Au-delà d'une multitude d'histoires éclatées, j'ai ressenti une vraie unité au sein de ce recueil grâce à l'atmosphère que l'auteur y crée.


Les thèmes abordés se concentrent autour des relations hommes-femmes, mais s'élargissent également - au fil des nouvelles - aux questions de la famille, de l'amitié, du deuil, de la différence. J'ai été touchée par l'opportunité de rencontrer ces personnages à un moment clé de leur existence, ce qui est rendu possible par la brièveté de la nouvelle : celle-ci impose en effet un cadrage serré et donc une intensité émotionnelle supérieure aux textes plus longs.



En conclusion, je recommande vivement cet ouvrage aux amateurs de ...

- nouvelles

- littérature américaine

- découvertes

- récits humains, sincères, touchants. 
 

Vendredi 15 juillet 2011 à 12:04

Papier Machine est le second roman que je reçois grâce à la formidable plateforme Blog-O-Book, et une fois de plus, la magie a opéré ! Ce livre, qui ne dépasse pas les 200 pages, m'a véritablement captivée.


 

Elle doit apprendre à sa fille la mort de son père, dont elle est séparée depuis des années. Si lui a disparu, son emprise sur elle n’en est que plus forte. Ce qu’ils ont vécu, leur histoire,elle va l’écrire. Elle transformera cet homme en personnage de papier pour reprendre le contrôle.

En accouchant de sa propre histoire, la narratrice explore la question de l’écriture et la nécessité de composerà la fois avec son art et sa vie.



Le premier atout de Papier Machine est sa narratrice, infirmière malgré elle, écrivain de coeur, que j'ai trouvée particulièrement attachante. Elle met tout en oeuvre pour combiner ses différentes missions quotidiennes : à la fois épouse, maman, amie, employée, créatrice, et femme à part entière, sa recherche d'équilibre, on s'en doute, s'avère tout sauf évidente.


J'ai été touchée par son histoire d'amour avec Antoine, un personnage ambigü des plus fascinants : d'humeur changeante, il passe sans transition de l'enthousiasme débordant à la noirceur la plus totale. En tant qu'écrivain sujet à l'angoisse de la page blanche, il ne parvient pas à assumer les succès littéraires de son épouse et entre dans un processus de destruction, seule échappatoire à son mal-être... Comme le dit l'auteur sur son blog (renseigné en fin d'article), ce qui les avait réuni finira donc par les séparer à tout jamais.


Le livre débute alors que notre héroïne, depuis divorcée, doit annoncer à sa fille adolescente le décès de son père. Lors de l'enterrement, la narratrice découvre la vie secrète d'Antoine, et s'en suit une construction narrative suprenante mais toujours compréhensible, qui retrace leur rencontre, leurs moments heureux et ceux moins heureux des derniers mois de leur union...
 

 

La thématique de l'écriture, salvatrice pour l'héroïne, dévastatrice pour son compagnon, avec tous les risques qu'elle comporte, m'a beaucoup intéressée. Je n'ai pas pu m'empêcher de m'interroger sur la part autobiographique de ce roman, surtout lorsque l'on prend en considération les similitudes entre le parcours de l'auteur et celui de son personnage.


Mon seul regret tient dans la fin de l'ouvrage: sans rien vous en révéler, je dirais simplement que j'aurais aimé rejoindre le moment de départ du flash back (alors que Tali a une quinzaine d'années), afin de pouvoir véritablement boucler la boucle. Sans que cela n'entache les nombreuses qualités du roman, je dois tout de même avouer que je suis restée sur ma faim !



En conclusion, je recommande ce livre aux amateurs ...

- de livres sur les livres
- de romans français contemporains
- de Joanne Harris et de Chocolat (pour la beauté de la relation mère-fille que l'on retrouve ici)
 

Vendredi 15 juillet 2011 à 12:02

J'avoue, je suis une victime du marketing : si j'ai acheté En des lieux désolés, c'est à cause de son adorable couverture et de son résumé plus qu'alléchant. L'intrigue policière au sein d'une petite ville me faisait penser aux romans d'Agatha Christie, et j'avais hâte de me plonger dans l'univers qui m'était promis... Mais est-ce que le contenu fut à la hauteur du packaging ? A voir! 

 

 
Pour un mannequin en quête de célébrité, figurer en page trois du Sun peut faire office de tremplin pour la gloire. N'est-ce pas sur cette célèbre planche que s'étale leur vérité... toute nue ?

Mais les stars le savent bien, le vedettariat n'entraîne pas que des avantages. Gail Latimer, faisant fi des conseils de prudence de ses proches, a exposé ses charmes aux yeux de tous.

C'est hélas à la seule vue du médecin légiste qu'elle dévoile son cou marbré de bleu.

L'admirateur qui l'attendait dans le sous-bois près de son domicile a également étranglé deux autres jeunes femmes dont le plus grave défaut était sans doute une beauté... sans défauts. 

 



En des lieux désolés me laisse une impression quelque peu mitigée. Ce roman présente des qualités évidentes qui en font une lecture agréable, mais je n'ai pas éprouvé le coup de coeur attendu.


Ce que j'ai apprécié, c'est la cohérence de l'enquête : je n'ai deviné le coupable qu'à la dernière minute, alors que plusieurs éléments de réponses étaient habilement disitillés au gré des chapitres. Les personnages principaux comme Morrissey, le perfectionniste à l'intuition inimitable, Barrett, le séducteur malchanceux ainsi que le sensible Icks, sont intéressants mais mériteraient un développement plus fouillé. Comme il s'agit d'une série de romans, je pense que cet approfondissement pourrait se voir concrétisé au fil des tomes.


Le style de l'auteur ne m'a pas paru hors du commun, je serais d'ailleurs incapable de lui attribuer des qualificatifs précis... J'ai même été déçue, car la lecture de la quatrième de couverture annonçait un ton vif et ironique que je n'ai pas retrouvé une fois le roman ouvert ! Ceci dit, l'écriture était fluide et ma lecture fut tout sauf laborieuse, puisque j'ai terminé En des lieux désolés en à peine quelques heures.

 

 
Ma dernière remarque concerne la ressemblance avec l'oeuvre d'Agatha Christie : hormis l'enquête policière au sein d'un monde clos, la comparaison ne s'est pas vérifiée. Ce que j'apprécie chez Christie, c'est cette évocation sans pareil d'une atmosphère à part, d'un milieu précis, d'une époque bien particulière. Pour moi, c'est malheureusement ce qui manque au livre de Kay Mitchell. Si j'ai bel et bien accroché à l'évolution de l'investigation policière, j'ai regretté de ne pas avoir été embarquée dans un univers mieux défini.



En conclusion, j'ai aimé cette lecture divertissante et bien construite, et je me plongerai sans nul doute l'autre volume des aventures de Morissey qui m'attend déjà sur mon étagère. Je n'en espèrerai plus un Agatha Christie bis, mais j'en attendrai avant tout une découverte plus avancée de la personnalité des personnages récurrents.

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