Un-livre-en-poche

Jamais sans mon livre

Mardi 8 novembre 2011 à 17:25

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Bonjour chers lecteurs! Vous n'en avez pas encore conscience, mais vous parlez (enfin, à un détail près) à une nouvelle blogueuse. En effet, j'ai décidé de ne plus traîner entre la fin d'une lecture et la rédaction de la note qui y correspond. Résolution... heu... d'Halloween? 

Résultat: roman refermé ce matin, note en ligne cette après-midi. Je ne vous force pas à m'applaudir, mais... si vous en avez envie, je ne vous en empêcherai pas!

En parlant d'Halloween, c'est une fête que j'aime tout particulièrement. Et je vous interdis de songer au soi-disant aspect commercial de cette célébration. Pas de ça ici, je bloque vos pensées!

Ca a marché?

Je l'espère, parce que, pour tout vous dire, j'ai toujours, toujours, toujours voulu être une sorcière. J'avais un grimoire fabuleux quand j'étais petite (bon, il était à ma soeur, mais je lui chipais souvent) et, en le feuilletant, je rêvais de jeter des sorts, de concocter des potions, et de me glisser dans ces formidables petites bottines lacées que portent toutes les magiciennes!

Je suis sympa, je vous épargne les détails de mon adolescence, à me repasser en boucle Dangereuse Alliance et à préparer des philtres d'amour... Place au roman! 


En entrant dans la maison de sa grand-mère défunte, la jeune Connie n'imaginait pas que toute sa vie allait changer. Dans la bibliothèque qu'elle est chargée de vider, elle découvre une clé et un nom à peine lisible : «Deliverance Dane ». Deliverance, l'une des jeunes femmes condamnées lors de la tristement célèbre chasse aux sorcières de Salem. Le pouvoir de cette sorcière semble avoir traversé le temps et la mort. Connie retrouvera-t-elle le grimoire auquel Deliverance a confié ses secrets?


L'ensorcelée de Salem dormait dans ma bibliothèque depuis de longs mois déjà. J'attendais le bon moment pour m'y plonger, et je ne me suis pas trompée: il s'agit bien d'une lecture parfaite pour Halloween! On y retrouve en effet tous les ingrédients de saison: magie, peur et mystère.

Magie, d'abord et avant tout, puisque ce livre évoque autant des sortilèges précis, des recettes médicinales, que l'histoire de la sorcellerie au sens plus large. Les procès de Salem sont véritablement une page fascinante du passé américain. Katherine Howe est historienne, et l'authenticité des références est captivante et saisissante à la fois. A cet égard, je vous recommande de lire la brève postface qui vous révèle les démarches et les recherches menées en amont. J'ai été surprise de l'imposante part de réalité historique du récit. 

Peur et mystère sont également présents, puisque ce livre retrace l'enquête de Connie, à la recherche du grimoire de Deliverance. De bibliothèque en salle d'enchères, cette quête sera semée de difficultés heuristiques, mais également de malheurs étranges, voire surnaturels. 

La construction du roman est, par ailleurs, bien pensée: alternant les passages centrés sur Connie avec différents retours dans le passé, l'auteur permet de maintenir l'intérêt du lecteur en éveil et enrichit  grandement le suspense.


Je vous recommande donc L'ensorcelée de Salem, pour ses qualités narratives et historiques!

 

Mercredi 26 octobre 2011 à 10:22

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C'est en me précipitant, mais pile dans les temps, que j'ai achevé la lecture de Freedom de Jonathan Franzen. Voilà qui m'apprendra à m'inscrire simultanément à Masse Critique et aux Matchs de la Rentrée Littéraire. Il faut dire que les deux expériences sont tentantes et qu'elles me donnent l'occasion de m'intéresser à un livre que je n'aurais peut-être pas ouvert hors de ce contexte. Il est toujours enrichissant d'élargir ses horizons!


Patty a décidé une fois pour toutes d’être la femme idéale. Mère parfaite, épouse aimante et dévouée, cette ex-basketteuse ayant un faible pour les bad boys a fait, en l’épousant, le bonheur de Walter Berglund, de St. Paul (Minnesota). A eux deux, ils forment le couple « bobo » par excellence. En devenant madame Berglund, Patty a renoncé à bien des choses, et d’abord à son amour de jeunesse, Richard Katz, un rocker dylanien qui se trouve être aussi le meilleur ami de Walter. Freedom raconte l’histoire de ce trio, et capture le climat émotionnel, politique et moral des Etats-Unis de ces 30 dernières années, dans une tragi-comédie d’une incroyable virtuosité.


Freedom compte plus de 700 pages, et je craignais de ne pas l'achever dans le délai imparti. C'est pourquoi, une fois la dernière page tournée, j'ai d'abord ressenti un réel soulagement. Et puis, étrangement, le roman a commencé à me manquer. Ses personnages en particulier. Je crois que c'est là la grande force de Freedom: ce sentiment de familiarité, d'attachement qu'il crée entre le lecteur et les différents protagonistes du récit.


Bien entendu, certains personnages sont un peu crispants: Patty qui ne filtre pas ses paroles et commet erreur sur erreur, Walter, trop gentil, trop lisse, Richard qui ne pense jamais aux conséquences de ses actes... A mes yeux, Joey emporte cependant la palme, pour sa froideur, ses caprices et son ambition mal placée. 


C'est pourquoi je me suis sentie lasse, vers le milieu du roman. Je ne voyais pas comment les choses allaient se poursuivre... Et c'est que là que tout devient passionnant : cette situation stagnante est suivie de changements, voire de bouleversements qui remettent tout en question. Sur les 350 dernières pages, chacun évolue, à un rythme différent mais selon une logique de vie crédible et une psychologie subtile, compréhensible. Le revirement opéré par Walter, que l'auteur annonce dès le premier paragraphe, est à cet égard assez génial. Je retiendrai son discours sur le cancer de notre planète comme un moment de basculement particulièrement réussi. 


En parallèle, nous suivons sur plus de cinquante années le cheminement des Etats-Unis, selon un axe politique et économique. Sont évoqués, sans éclipser le parcours des personnages principaux, le scandale Clinton, la guerre en Irak, la récession, l'élection d'Obama... L'auteur ne prend jamais parti, et les protagonistes entrent d'ailleurs en opposition sur chacune de ces questions: le débat est ouvert... et chacun est libre de raisonner comme il le souhaite.


Car en effet, comme le titre l'indique, la question de la liberté est le fil rouge du roman. L'auteur brasse large, et soulève les questionnements suivants: où se situent les limites de la liberté d'expression? Que faire de ce que l'on appelle le temps libre? Est-on jamais réellement libre alors que l'on dépend toujours, à un certain degré, des autres et de leur regard? Que faire lorsque les libertés individuelles mettent en péril l'équilibre du plus grand nombre? La thématique la plus brûlante, qui occupe d'ailleurs une grande partie de l'ouvrage, est celle de la surpopulation: comment lutter contre ce problème, ce fléau qui compromet la vie sur notre planète... mais qui pourtant touche à notre liberté la plus fondamentale, celle de mettre au monde et d'élever nos enfants. 


En conclusion, Freedom est un roman qui ne laisse pas indemne, qui incite à la réflexion et à l'ouverture d'esprit.  Je remercie donc vivement PriceMinister et Rémi Gonseau pour cette découverte! 




 

Jeudi 20 octobre 2011 à 9:19

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J'essaie de lire souvent, j'y consacre au minimum deux moments chaque jour. Je lis à une vitesse plutôt bonne (loin d'excellente, mais acceptable selon mes critères). Je varie les genres, de la rentrée littéraire en passant par la romance, du best seller aux classiques, et j'en passe. Pourtant... J'ai de terribles, d'atroces, d'honteuses, d'impardonnables lacunes. Des trous dans mon c.v. de lectrice. 

Je m'en aperçois à chaque fois que je tombe sur une liste des cent meilleurs romans selon untel, ou lors de suggestions pour un challenge : tous ces titres, que je connais, que je souhaite découvrir, que rien ne m'empêche d'acquérir... et que pourtant je n'ai pas (encore) lus, me rendent songeuse... et franchement mécontente!  

Alors je me dis que je ne suis pas bien vieille, et que j'ai encore beaucoup de temps devant moi pour parfaire mes connaissances littéraires... Mais il y a toujours, quelque part, une personne de huit ans de moins que moi (bon, j'exagère, mais à peine!) qui a tout lu, depuis longtemps, et qui me fera (bien malgré elle) me sentir encore plus lamentable.

Pour lutter contre cette dépression littéraire, j'ai décidé de me préparer une liste de must read. Je la diviserai entre ceux que je possède déjà et ceux qui ne font pas encore partie de ma collection. L'article sera régulièrement mis à jour, selon mes envies de lecture (je déteste me sentir "obligée" de lire un "incontournable" selon la critique, par exemple). 

Histoire de rester réaliste, j'envisage le plan suivant: en ajouter un à mon panier lors de chaque commande Amazon. Un petit achat groupé serait cependant un excellent premier pas afin d'éclaircir cette seconde liste et de me rapprocher de mon objectif. Je devrais aussi prendre le réflexe bibliothèque, afin d'économiser quelques sous...

Je ne me fixe aucune date, j'inscris juste noir sur blanc mon souhait de m'améliorer et les moyens d'y parvenir!


Déjà dans ma bibliothèque
Brontë - Les hauts de Hurlevent
Dickens - Un chant de Noël
Dickens - Great expectations
Golding - Sa majesté des mouches
Hawthorne - La lettre écarlate
James - Daisy Miller
Kessel - Le lion
Lee - Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur
McCullough - Les oiseaux se cachent pour mourir
Nabokov - Lolita
Wharton - Les New Yorkaises
Wilde - Le portrait de Dorian Grey
 

Restent à trouver
Defoe - Robinson Crusoe
Kafka - Le procès
Kerouac - Sur la route
Orwell - 1984
Poe - Le corbeau
Shelley - Frankenstein
Styron - Le choix de Sophie
Tolstoï - Anna Karénine
Verne - Le tour du monde en 80 jours
Woolf - Mrs Dalloway 


Ceci est le tout début de ma liste, les premiers titres qui me viennent à l'esprit sans même y réfléchir... J'attends vos suggestions en commentaires!



 

Vendredi 7 octobre 2011 à 18:50

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Depuis mon immense coup de coeur pour La rebelle, j'avais très envie de découvrir d'autres titres de Jennifer Donnelly. C'est néanmoins par hasard que je suis tombée sur ce roman que je recherchais pourtant depuis longtemps. Il faut dire que le résumé a tout, mais vraiment tout, pour me plaire... Et heureusement, car le pavé ne compte pas moins de mille pages!


Son diplôme de médecin en poche, India Selwyn Jones, une jeune aristocrate, décide de renoncer aux privilèges dus à son rang pour se consacrer aux plus nécessiteux, dans le quartier populaire de Whitechapel. C'est dans ce faubourg mal famé que sévit le célèbre gangster Sid Malone, sourd aux tentatives désespérées de sa sœur, Fiona Finnegan, pour le faire rentrer dans le rang. La tête du malfrat est mise à prix et, du haut de son empire commercial, Fiona tient coûte que coûte à l'aider avant qu'il ne soit trop tard... Un braquage qui tourne mal et Sid se voit confié aux soins d'India, qui lui sauve la vie. Le début d'une folle passion que ni les hommes de main de Sid ni le fiancé d'India, le politicien véreux Freddie Lytton, ne peuvent tolérer... Mais rien ne pourra empêcher India d'accomplir son destin. Prête à tous les sacrifices, elle se lance à corps perdu dans un combat contre la misère qui l'environne, tout au long d'un grand voyage semé d'embûches et de drames...


Impossible de contenir mon enthousiasme: j'ai réellement adoré L'ange de Whitechapel. A tout point de vue. J'aime l'écriture, simple et fluide, de Jennifer Donnelly. Son style est soigné, son vocabulaire précis, et il n'y a aucune recherche d'effets faciles ni de métaphores douteuses.  Grâce à cette sobriété, les pages défilent à une vitesse folle!

Par ailleurs, j'ai adoré me plonger dans l'époque dépeinte, le début du XXe siècle, un monde en ébullition, riche en progrès scientifiques mais encore marqué par les idées des années 1800. Je trouve cette période intéressante car elle marque un tournant dans l'évolution de la place des femmes, qui osent avoir de l'ambition, et revendiquent toujours plus haut leur liberté et leurs droits. 

Je suis une inconditionnelle des romans mettant en scène une héroïne qui m'inspire, et je n'ai certainement pas été déçue par India. En effet, celle-ci n'a rien à envier à Mattie, personnage principal de La rebelle: courageuse, déterminée, droite et brillante, elle n'hésite pas à bouleverser les règles établies et fera naître l'admiration chez le lecteur le plus sceptique. J'ai été également fascinée par Ella, infirmière modeste et modèle, Fiona, mère et femme d'affaires (un roman entier, L'insoumise, lui est consacré) et par Willa, alpiniste passionnée envers et contre tous. 

Par ailleurs, j'ai aimé découvrir l'Angleterre et l'Afrique au temps des colonies. L'auteur dévoile à cet égard quelques éléments politiques qui, loin d'être indigestes, m'ont au contraire paru extrêmement interpellants. 

Enfin, cerise sur le gâteau, la complexité de l'histoire d'amour qui se noue entre India et Sid m'a donné sans cesse envie de savoir la suite, d'enfin connaître le dénouement: comment vont-ils se rapprocher, d'abord, se retrouver ensuite? Je n'en dis pas plus, mais les âmes romantiques devraient adorer!


Je vous recommande donc de ne surtout pas vous arrêter au nombre impressionnant de pages et de découvrir sans tarder L'Ange de Whitechapel!
 

Vendredi 7 octobre 2011 à 9:04

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Comme à chaque fois (sauf une, je me maudis encore!), j'ai le bonheur de participer à l'opération Masse Critique, organisée par le site Babelio. Pour les retardataires, le concept est simple: un livre offert contre la rédaction d'une critique. 

J'aime la façon dont est organisée cette distribution de romans. J'ai d'ailleurs établi un rituel auquel je ne déroge pas: d'abord, je me hâte de découvrir les titres en avant-première, dès qu'il sont en ligne. Ensuite, j'opèrer un premier repérage, j'établis alors une liste trop longue que je réduis progressivement jusqu'à ne retenir que cinq ou six titres. Et puis, quand vient le jour J, je me lève, je file sur le site et, fébrile et tremblante, je laisse la souris faire le reste. 

En raison d'un petit souci informatique, je n'ai ce semestre-ci coché que deux bouquins, mais c'est avec bonheur que j'ai malgré tout reçu mon premier choix: L'Evangile selon Francy. 

 

À trente-cinq ans, mère de deux enfants et accro au travail, Francy a parfois du mal à combiner vie privée et vie professionnelle. Comme beaucoup de femmes. À cette différence que Francy est la reine de la mafia de Stockholm. Ses deux Commandements : tenir d'une main de fer l'empire illégal familial tout en offrant une vie normale à sa progéniture.

Pour l'aider dans cette tâche, elle peut compter sur ses disciples : la Petite Marie, son bras droit, une prostituée toxico repentie en mal de maternité ; Jim et Louise, les jumeaux nettoyeurs ; Johansson, un flic ripou ; Kim, transsexuel spécialisé dans les armes de guerre ; Lisa, passionnée de bombes et d'autres substances explosives ainsi que trois jeunes gardes du corps bodybuildés.

Mais quand un ennemi anonyme ose s'attaquer à ses positions et s'en prendre aux siens, Francy doit à tout prix découvrir le Judas qui l'a trahie dans son propre camp. Le début d'une guerre sans merci, qui lui réserve de terribles surprises...



A la lecture du résumé, j'ai pensé que ce serait quitte ou double. C'est sans doute personnel, mais je me suis dit que je serais franchement déçue si le récit basculait dans la banale chick lit, ou si au contraire, il tombait dans l'extrême violence. J'ai donc été rapidement soulagée de découvrir que cet équilibre était globalement maintenu, et c'est cette rencontre de deux mondes qui m'a plu : à mi-chemin entre Bridget Jones et le Parrain (c'est la seule référence mafieuse qui me vient), Francy est pleine de subtilité, de nuances, et de contradictions.

Je l'ai trouvée aussi touchante qu'hilarante. Les moments où l'on découvre sa sensibilité m'ont partiuclièrement plu, notamment les jolies scènes de complicité avec la Petite Marie, son amour infini pour Belle, mais aussi ses crises de jalousie envers la baby-sitter ou son entêtement à refuser l'aide de son père. Je suis sûre que tous les lecteurs (et surtout les lectrices!) seront surpris de compatir, mais surtout de s'identifier à cette grande patronne du crime organisé!

J'ai apprécié l'univers créé par l'auteur, j'ai immédiatement visualisé les lieux, en particulier l'imposante maison de l'héroïne, où coexistent nursery, salle de cinéma, bureau archi-sécurisé et véritable arsenal de guerre. Les personnages secondaires étaient à la hauteur de l'héroïne, riche en demi-teintes, un instant fragiles, le suivant puissants et armés jusqu'au dents. 

J'ai trouvé l'intrigue autour du fameux Zach assez passionnante à suivre, le voile se levant progressivement sur sa personnalité, son passé et ses motivations. Mais c'est également à ce niveau-là que j'ai connu mon seul regret: certaines scènes (deux en particulier) dénotent d'une violence excessive, peut-être injustifiée, en tout cas un peu gênante pour la lectrice sensible que je suis! Sans ces passages, je recommanderais ce roman les yeux fermés... Il y a évidemment une part de subjectivité dans tout cela, je suis persuadée que d'autres lecteurs n'auront pas sourcillé face à cette violence physique et psychologique


Ceci ne ternira cependant pas totalement mon expérience de lecture, et j'ai donc beaucoup apprécié L'Evangile selon Francy, qui mêle humour, action suspense et psychologie avec brio!



 

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