Un-livre-en-poche

Jamais sans mon livre

Mardi 13 septembre 2011 à 17:07

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Des lettres d'amour. Plusieurs expéditeurs, une seule destinatrice. Invisible et présente.

Un poète, un homme d'Etat, un journaliste, un grand savant...et tant d'autres essayent de la suivre dans ce qu'elle appelle son
" Luna Park ", avec des attractions terrestres et célestes.

Qu'est ce que les hommes lui trouvent donc à cette Blanche Hauteville ? Peut-être pressentent-ils chez elle un sens de la grandeur. Elle risque sa vie comme un homme. Comme une femme. Car, de nos jours, Icare est femme. Elle va avec ses pauvres ailes, chercher la connaissance dans le bleu du ciel, la vérité dans les puits de la terre, parcourant de blêmes paysages lunaires et désertiques...

Blanche Hauteville appartient à l'âge de nylon, elle ne peut ni accepter, ni admettre la continuation d'un cruel âge de pierre dans notre monde civilisé.


Après avoir lu et adoré Roses à Crédit, je me devais de poursuivre la trilogie d'Elsa Triolet intitulée L'âge de nylon. Le second tome (qui n'a rien d'une suite) est donc Luna-Park, un roman riche, plein de références, de symboles et de mystères.


En terme de genre, Luna-Park oscille entre une forme de policier, un fantastique à peine effleuré, voire un épistolaire partiel. Justin Merlin joue le rôle de l'enquêteur, lancé sur les traces magnétiques de Blanche Hauteville, femme charismatique, irrésistible, que nous découvrons à travers le regard des hommes qui l'ont aimée. Des évènements étranges se greffent à cette découverte progressive, mais le doute n'est jamais levé, l'atmosphère demeure fantômatique.


D'ailleurs, ce motif du fantôme est omniprésent: le personnage du baron, ombre de lui-même, le camping déserté dit du "Cheval Mort" (lieu envoûtant dont la description file la chair de poule), les amants et même Blanche semblent des traces plus que des êtres, des esprits rôdeurs en quête d'apaisement.


J'ai également apprécié l'intertextualité présente dans le roman. Les évocations de Jacquou Le Croquant, mais surtout celles de Trilby, dont l'héroïne devient un double de Blanche, m'ont particulièrement intéressée. Voilà deux titres qui ne vont pas tarder à rejoindre ma bibliothèque! Les autres références qui parsèment le récit sont d'ordre mythologique. Diane, Mars, Vénus, et surtout Icare sont appelés à désigner métaphoriquement Blanche Hauteville, nommée également, dans les dernières lignes, la Dame Blanche.


Le fil rouge symbolique de ce roman tourne autour de la lune. L'histoire se déroule, ou bascule souvent la nuit. Blanche, qui rêve de voyager sur la lune, est rapprochée de cet astre inaccessible, froid, et surtout changeant. Cette métaphore filée vaudrait la peine d'être plus longuement décryptée... Je me réserve ce plaisir pour une éventuelle relecture!


Enfin, comme dans Roses à crédit, on observe un portrait intéressant de la société du milieu du XXe siècle, avec l'anticipation du voyage dans l'espace, l'émancipation croissante de la femme, et les échecs parfois retentissants du capitalisme.


En conclusion, pour toutes ces raisons, celles que je ne cite pas, ainsi que celles qu'une lecture attentive permet de découvrir, je ne peux que vous recommander Luna-Park!

 

Mardi 13 septembre 2011 à 14:06

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1770, Saint-Domingue. Zarité Sedella, dite Tété, a neuf ans lorsqu'elle est vendue comme esclave à Toulouse Valmorain, jeune français tout juste débarqué pour prendre la succession de son père, propriétaire terrien mort de syphilis.

Zarité va découvrir la plantation, avec ses champs de canne à sucre et les esclaves courbés sous le soleil de plomb, la violence des maîtres, le refuge du vaudou. Et le désir de liberté. Car entre soldats, courtisanes mulâtres, pirates et maîtres blancs, souffle le vent de la révolte.

Lorsque Valmorain, réchappé de l'insurrection grâce au courage et à la détermination de son esclave, parvient à embarquer pour La Nouvelle-Orléans, Tété doit le suivre. Mais la lutte pour la dignité et l'émancipation ne peut être arrêtée...




D'Isabel Allende, je n'avais jusqu'ici lu que le captivant Zorro, une biographie imaginaire du cavalier qui surgit hors de la nuit. J'en garde un souvenir inoubliable, c'est pourquoi je me refuse à opérer la moindre comparaison entre ces deux lectures!


C'est donc avec un oeil neuf que j'ai découvert et beaucoup aimé L'île sous la mer. J'ai été instantanément immergée dans cet univers, ou plutôt ces univers, puisque nous voguons de Saint-Domingue à La Nouvelle-Orléans. Entre travail pénible, manque de considération, rencontres inattendues, fêtes débridées, musiques entêtantes et révoltes latentes, le climat de tension est habilement posé et le sort des esclaves, inégal selon les maîtres ou les tâches assignées, ne peut laisser indifférent.


J'ai apprécié les pages narrées par l'héroïne, Zarité. Cette dernière jette un regard lucide sur le monde qui l'entoure, et, bien que marquée par les épreuves et les injustices, n'en oublie pas d'ouvrir son coeur. Nous la suivons sur de nombreuses années, d'enfant à mère, d'adolescente fougueuse à adulte pleine de sagesse. Le personnage de Violette est lui aussi des plus réussis, alliant intelligence, sens des affaires, et réelle sensibilité. Son ouverture d'esprit et la façon dont elle respecte chaque être de façon semblable me l'a également rendue particulièrement sympathique. 


Mon seul regret a été la lourdeur des éléments historiques. J'ai regretté le manque de fluidité de leur insertion, leur omniprésence, et quelquefois même leur manque de clarté. J'ai d'abord tâché d'en saisir la moindre information, quitte à lire et relire un paragraphe, de crainte de perdre le fil de l'intrigue, mais j'ai finalement décidé de les déchiffrer en diagonale, ce qui n'a pas gêné ma compréhension, au contraire. Les seuls de ces passages qui m'ont intéressée sont ceux qui étaient consacrés aux rebelles, à leurs motivations, leurs excès et leur légitimité. 


En conclusion, je vous recommande L'île sous la mer, si vous aimez les romans historiques, exotiques, et les portraits de femmes exemplaires!


 

Mardi 13 septembre 2011 à 13:21

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Je reviens tout bientôt avec des articles consacrés à L'île
sous la mer d'Isabel Allende, Les roses de Guernesey de
Charlotte Link et peut-être même Luna-Park d'Elsa
Triolet! A très vite!

 

Dimanche 14 août 2011 à 12:00

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Une fois de plus, je suis tombée sur ce roman par hasard. Bien sûr, je connais depuis toujours Le Magicien d'Oz, un classique de mon enfance. Bien évidemment, j'avais entendu parler du célèbre musical, mais j'ignorais tout de cette source littéraire, de ce... spin off (en quelque sorte) de l'histoire de Dorothy.


C'est donc l'idée de découvrir cet univers sous un angle neuf, ajoutée à l'envie de me promener à nouveau sur la route de briques jaunes, sans parler de la couverture digne d'un véritable grimoire, qui m'ont donné envie de m'offrir Wicked, la véritable histoire de la Méchante Sorcière de l'Ouest. 


Dans Le Magicien d'Oz, le grand classique de L. Frank Baum, Dorothy triomphe de la Méchante Sorcière de l'Ouest... mais nous ne connaissons qu'une partie de l'histoire. Qu'en est-il de son ennemie suprême, la mystérieuse Sorcière? D'où vient-elle ? Comment est-elle devenue si méchante ?


Avec Wicked, Gregory Maguire crée un monde fantastique si riche et si vivant que nous ne verrons plus jamais le Magicien d'Oz avec les mêmes yeux.



J'ai aimé ce récit pour plusieurs raisons, relativement contradictoires d'ailleurs. Je me suis replongée dans le monde magique d'Oz (et ses environs), mais je l'ai vu cette fois sous un jour bien différent. En effet, si le film nous présentait les personnes et les évènements depuis le regard candide de la jeune Dorothy, nous levons cette fois le voile sur l'envers du décor et nous pouvons dès lors nous rendre rapidement compte que les apparences étaient trompeuses. Contrôle, tyrannie, oppression, injustices,... nous sommes aux antipodes du conte de fées: de toute évidence, Wicked est tout sauf un roman pour enfants!


Je me suis immédiatement attachée à l'héroïne, Elphaba... Je n'ai pu qu'admirer sa personnalité hors du commun, son refus du conformisme, son courage, son obstination, la façon dont elle défend ses convictions alors que le monde autour d'elle semble amorphe, voire littéralement anesthésié. 


J'ai particulièrement aimé les chapitres qui se déroulent à l'université. On y découvre sa soeur, Nessarose, qui se révèle étrange et fascinante : aussi sublime que dépendante, capricieuse qu'exaltée, son idée du Bien la fera agir de façon inattendue. Glinda, la coquette colocataire, est également un joli personnage. Je l'ai appréciée parce que je la trouve nuancée, imparfaite, déchirée entre sa véritable personnalité et les conventions qui la modèlent depuis l'enfance. Fiyero, enfin, possède cette même subtilité: issu d'un univers traditionnel, il se laisse pourtant séduire par les idées révolutionnaires d'Elphaba, sans jamais pourtant se joindre de fait à son combat... 



Une suite a été publiée, dix ans plus tard, sous le titre de Son of a Witch. Je compte sur ce nouveau tome pour éclaircir les zones d'ombre qui persistent et révèler le destin de Tiir, que j'ai hâte de connaître mieux!


 

Vendredi 5 août 2011 à 19:43

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Daphné du Maurier fait incontestablement partie de mes cinq auteurs préférés (le top trois étant réservé à l'indétrônable J.D. Salinger, Jasper Fforde et Barbara Kingsolver qui a été promue depuis Un autre monde), et je désespère toujours de la voir si injustement ignorée du grand public. Le rayon de mon bouquiniste qui lui est consacré est à cet égard particulièrement révélateur : neuf exemplaires de Rebecca, en divers états de conservation... et c'est tout! J'ai eu la chance de découvrir et d'emporter deux autres titres, L'auberge de la Jamaïque (dont je dois impérativement visionner l'adaptation signée Hitchcock) et Ma cousine Rachel. Je gardais le second précieusement, malgré mon envie de l'ouvrir sans attendre, et je dois dire que je n'ai pas été déçue!


Philip, sans la connaître, déteste cette femme que son cousin Ambroise, avec lequel il a toujours vécu étroitement uni dans leur beau domaine de Cornouailles, a épousée soudainement pendant un séjour en Italie. Quand Ambroise lui écrira qu'il soupçonne sa femme de vouloir l'empoisonner, Philip le croira d'emblée. Ambroise mort, il jure de le venger. Sa cousine, cependant, n'a rien de la femme qu'imagine Philip....

Ce don du suspense psychologique, que le nombreux public de la célèbre romancière anglaise lui reconnaît dans chacune de ses oeuvres, est particulièrement présent dans Ma cousine Rachel.



J'ai adoré me replonger dans l'univers si particulier, si British et mystérieux de l'auteur. Je pense que son don, c'est véritablement la constitution de mondes envoûtants, grâce à des descriptions fabuleuses des maisons principales et de leur environnement naturel. Ici, la passion des jardins que partagent Ambroise et Rachel sert de prétexte à de captivantes images mêlant terrasses aménagées, fontaines exotiques, fleurs rares et arbustes variés.

Une fois l'atmosphère posée, ce qui m'a réellement captivée est l'intrigue. Elle évolue à un rythme lent, ce qui, loin de m'endormir, a au contraire furieusement aiguisé ma curiosité... Le suspense va croissant, et avant même de l'avoir réalisé, il devient impossible d'en décrocher! On se demande sans cesse qui fait erreur ou qui est dément, jusqu'à l'issue finale dont je ne révèlerai rien!

En conclusion, je vous supplie, je vous implore: que ce soit grâce à Rebecca, Ma cousine Rachel ou même Les Oiseaux, découvrez sans tarder cet auteur dont je ne saurai vous vanter assez les qualités!

 

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